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lundi 28 juillet 2008

Château Olivier - Pessac Leognan 1er grand cru classé de graves - 1999


Encore un autre classement, celui des graves... (1959)
Alors le Château Olivier, c'est Laurent Lebrun et Damien Georis, et ils font vraiment du bon boulot.

Le domaine:
Il a l'air pas mal : Chênes centenaires, pins, prairies... A quelques kilomètres du centre de Bordeaux, le château Olivier possède un domaine de 220 ha.
Le vignoble fait 48 ha, d'un seul tenant.
Edifié au XIIème, ce château était habité par le Prince Noir vers les années 1350.
Il fut apporté en dot en 1666 par Marie Lasserre, dont la fille épouse Montesquieu :)
Jean-Jacques de Bethmann et son épouse Reine Claude sont les propriétaires aujourd'hui de ce site classé.

Les vins:
Des lieux rénovés et agrandis : le nouveau chai peut contenir jusqu’à 1000 barriques.
Seule appellation d'origine contrôlée de France à tenir son nom de son terroir, les graves tirent toute leur richesse, leur élégance et leur complexité de la pauvreté de leur sol.
Durant la première moitié du XIXème siècle, les graves connaissent leur plein épanouissement. Le classement de 1959 reconnaît déjà les qualités et l'aptitude au vieillissement du château. De grands vins sous l'appellation Pessac-Léognan.
Les vins rouges de ce château sont charnus, structurés, savoureux, élégants, avec des tanins concentrés et longs en bouche. Leur bouquet, floral, est très flatteur. Ils sont l'archétype du vin de Bordeaux.
Une forte proportion de cabernet sauvignon leur permet d'embellir en vieillissant. Ils deviennent alors souples, gras et finissent en longueur avec une grande richesse veloutée et élégante. Ils sont à boire à partir de cinq ans de vieillissement, mais les grands millésimes des meilleurs crus peuvent être conservés 30 à 50 ans.

Avis:
Impeccable, vraiment rien redire. Le nez est puissant et boisé. On se prend au jeu à sentir le vin sans s'arrêter. Une fois en bouche aucune mauvaise surprise, l'allonge est belle, le vin est légèrement corsé, avec une note de fruit rouge, de sous bois, un vrai régal...

mardi 15 juillet 2008

Larose de Gruaud - Saint Julien - 2004


Je l'attendais ... L'ouverture de cette bouteille. 
Je l'avais acheté il y'a un mois, et je la réservais pour une occasion. J'ai pu l'ouvrir en famille et j'ai été comblé. 

Gruaud Larose c'est un château second grand cru classé. Larose de Gruaud est leur second vin. 
Incroyable, on ne sent pas le vin, on sent le café, un paquet de café moulu ouvert. Niveau goût le seul reproche que je ferais est le manque de "punch", il accroche mais pas suffisamment, peut-être un peu jeune... 

Le vignoble de Château Gruaud-Larose présente un encépagement constitué à 57 % de cabernet Sauvignon, 30 % de merlot, 7 % de cabernet franc, 4 % de petit verdot et 2 % de malbec.
Le vin sejourne 16 à 18 mois dans des barriques de chêne en moyennes neuves à 35 %.
Quelques grands millésimes sont restés comme exceptionnels à Gruaud-Larose, comme dans tous le Bordelais, tels 1961, 1982, 1986 où 1989.

Un peu d'histoire :

Les premiers écrits qui attestent de l’existence du château remontent à 1742. Mais la création du domaine par le chevalier Joseph Stanislas Gruaud daterait de 1725. Dès les années 1750, la propriété du sieur Gruaud apparaît déjà en bonne place dans le registre de courtage d’Abraham Lawton, préfigurant le classement de 1855. Le chevalier Gruaud acquiert en 1757 une surface d’exploitation proche de l’actuelle. La propriété prend alors le nom de « Fonbedeau », bien que l’on retrouve régulièrement l’appellation Gruaud.
À la mort du fondateur, le 6 septembre 1771, son unique héritier, Jean-Sébastien de Larose, élu du présidial de Bordeaux et lieutenant général de la sénéchaussée de Guyenne devient propriétaire du domaine Fonbedeau. Il faut attendre 1791 pour voir apparaître le nom de Larose. Le 28 novembre 1795, le chevalier de Larose meurt. Devant l’incapacité des descendants à s’entendre sur l'héritage, une vente par licitation ordonnée par la cour d’appel de Bordeaux décidera le partage des biens soumis à indivision. L’adjudication par voie d’enchères judiciaires eut lieu le 21 décembre 1812. Lors des enchères judiciaires en 1812, les négociants bordelais Balguerie, Sarget et Compagnie se portent acquéreurs du château pour une somme dérisoire. À cette occasion, le château prend officiellement le nom de Gruaud-Larose. La devise « le roi des vins, le vin des rois » est alors imaginée par le baron Sarget.
Les nouveaux propriétaires se séparent rapidement, rendant ainsi le partage de la propriété inévitable en 1846. Après de longues négociations, vignoble et bâtiments sont partagés entre la famille Sarget de la Fontaine d’une part, et Mesdames Bethmann et de Boisgérard d’autre part. Les parcelles sont partagées par moitié, de même pour les bâtiments (des bornes en attestent) ! C’est ainsi que sont commercialisés deux vins, sous les noms de Gruaud-Larose Sarget et Gruaud-Larose Bethmann.
L’oïdium qui s’est abattu sur le vignoble médocain entre 1852 et 1860 fait terriblement chuter les rendements du château Gruaud-Larose. Pour lutter contre ce fléau, la technique du soufrage des vignes se généralise à l’ensemble des domaines. Après un siècle d’excellence, la classification officielle des vins de Bordeaux de 1855 confirme la place du Château Gruaud-Larose parmi les plus grands. Il est officiellement élevé au rang de second cru classé.
L’oïdium est maintenant contenu, et dans la décennie 1861-1870, la production des châteaux du médoc augmente de nouveau. Les deux domaines de Gruaud-Larose peuvent ainsi profiter des cours élevés du vin et d’une productivité viticole d’excellente qualité. Cependant, en 1874, le phylloxéra met en danger le vignoble médocain. Impuissants face à ce fléau, les propriétaires sont contraints, à partir de 1895, de substituer aux pieds malades des plants d’origine américaine plus résistants, utilisés comme « porte-greffe ». Dès 1878, le mildiou, autre maladie de la vigne, endommage de manière désastreuse les grappes et le feuillage, affectant la qualité de la récolte.
Après une longue période de crise dans le Médoc qui débute en 1890, de nombreux domaines dont Graud-Larose sont obligés, pour assurer un minimum de revenus, de vendre à l’avance leur récolte, par la technique des abonnements. Gruaud-Larose Sarget recouvre sa « liberté » en 1916, et Gruaud-Larose Bethmann en 1919.

En 1917, Désiré Cordier, négociant en vins de l’est de la France se porte acquéreur du château Gruaud Larose Sarget. La famille investit dans tout le vignoble Bordelais, et achète ainsi à la même époque les châteaux Fanning-Lafontaine dans les Graves, Lafaurie-Peyraguey dans le Sauternais, Talbot à Saint-Julien-Beychevelle et Meyney à Saint-Estèphe. Désiré Cordier achète en 1935 Gruaud-Larose Bethmann et reconstitue ainsi le domaine initial du fondateur.
À la mort de Désiré Cordier en 1940, Paul et Henri Lemaire gèrent alors le domaine, jusqu’à la nomination, en 1947, de Jean Cordier, son petit fils à la tête de Gruaud-Larose. Dès sa prise de fonction, Jean Cordier modernise la gestion du château, accroît sa notoriété et renouvèle la plus grande partie du vignoble. Agrandi, rajeuni et rénové, le domaine produira des récoltes plus abondantes, notamment grâce à la plantation de cabernet-sauvignon de manière majoritaire.
Les années 80 marquent un changement dans les méthodes de négociation de gros marchés. L’apport de capitaux extérieurs devient indispensable. En 1983, le groupe Suez investit dans la société Cordier par l’intermédiaire de sa filiale, Banque La Hénin, donnant à l’entreprise familiale une envergure internationale. Le groupe Alcatel Alsthom se porte acquéreur du château en 1993 et décide de s’investir dans la rénovation de la propriété: le château est entièrement restauré, les espaces verts sont repensés. Les chais sont agrandis, une partie des cuves est reconstruite en bois. Le groupe met également à disposition de l’équipe technique un dispositif technologique unique en Médoc. La réception des vendanges ainsi que les cuves sont suivies par un système informatique. Un laboratoire œnologique, une station météorologique et une station d’épuration sont installés dans l’enceinte même de la propriété.
En 1997, la famille Merlaut se porte acquéreur de la propriété et poursuit la politique impulsée par son prédécesseur depuis le début des années 90 : produire un vin de classe mondiale tout en respectant l’environnement et les traditions.



mercredi 2 juillet 2008

Moulin de Duhart - Pauillac - 2004


Domaines Barons de Rothschild (Lafite), un VRAI Pauillac, enfin !
Petit résumé : Le second vin du Château Duhart-Milon, est sélectionné à partir des mêmes bases que le grand vin. Il s’agit en général de vignes moins âgées que la moyenne du vignoble. Moulin de Duhart présente des caractéristiques proches du grand vin avec cependant un potentiel de garde moindre puisque son élevage en barrique est plus court. Il doit être bu plus jeune que son aîné. L’origine du nom vient de la présence ancienne d’un moulin sur le plateau des Carruades, jouxtant le vignoble de Duhart-Milon.

  • Cépages associés dans le vin : cabernet sauvignon,55 à 60% merlot, 40 à 45%
  • Durée du vieillissement en fûts de chêne : 10 mois en barriques agées de deux ans.
  • Production annuelle moyenne : de 5 000 à 7 000 caisses par an

Dès le début de XVIIIème, sous l’impulsion de la Seigneurie de Lafite, la commune de Pauillac se couvre de vignes. Les vins de Milon servent de rente au Seigneur de Lafite et entrent dans les "seconds vins" du château Lafite, ce qui témoigne déjà de la qualité reconnue du terroir. Le propriétaire de Lafite est alors le Marquis Nicolas-Alexandre de Ségur, qualifié par Louis XV de "Prince des vignes". En 1815, le courtier Guillaume Lawton parle déjà du vin de Mandavy-Milon en provenance des coteaux de Milon comme un quatrième cru de Pauillac en cours de création. Entre 1830 et 1840, la famille Castéja bénéficie de la succession de Mandavy ainsi que de celle de la veuve Duhart (14 ha), elle a ainsi en mains un vignoble d’environ 40 ha à qui elle donne le nom de Duhart-Milon. La tradition orale des Castéja présente le "Sieur Duhart" comme un pirate de Louis XV établi à Pauillac à sa retraite. La maison du "pirate" sur le port de Pauillac existait encore dans les années 1950, elle a inspiré l’étiquette des vins de Duhart-Milon. Le classement de 1855 reconnaît la qualité du terroir de Duhart-Milon en le positionnant comme le seul 4ème cru classé de la commune de Pauillac. Pendant la seconde partie du XIXème siècle et la première partie du XXème siècle, la famille Castéja reste propriétaire du domaine. Le Château Duhart-Milon est alors un des grands domaines de Pauillac avec environ 50 ha.En 1937, les aléas des héritages successifs conduisent à sa vente. Cinq propriétaires vont alors se succéder en 25 ans conduisant au morcellement du vignoble et à son rapide déclin, accentué par le gel de 1956. La qualité des vins du château chute considérablement jusqu'à ce que la famille Rothschild rachète la propriété en 1962. Duhart-Milon comprenait alors 110 ha dont seulement 17 ha de vignes. Des travaux très importants sont alors engagés dans le vignoble: travaux de drainage, arrachages et replantations, achats de parcelles contiguës et remembrement du vignoble par échanges de parcelles. De nouveaux chais et cuviers sont également installés dans Pauillac. De 1973 à 2001, le vignoble passe de 42 ha à 71 ha.

Aujourd’hui, l’arrivée à maturité des plantations et la rénovation des chais apportent les dernières touches à l’effort qualitatif remarquable qui a été conduit durant 40 ans pour redonner au Château Duhart-Milon son rang de 4ème cru classé du Médoc. La sérénité retrouvée s’exprime déjà dans les caves. Les millésimes 1986 puis 1990, 1995, 1996, 2000 et quelques autres sont riches de promesses.

DBR rulez en un mot, un vrai régal, de la puissance, bien charnu comme on l'aime, un nez qui renverse.